
Journal du Grand Paris, 31 mai 2016.
Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, salue la décision de l’Etat qui vient de confirmer la création, au 1er janvier 2017, d’un établissement public local unique pour aménager et gérer La Défense.
Comment réagissez-vous à l’annonce d’une mission de préfiguration d’un établissement public local unique à La Défense, fruit de la fusion de l’Epadesa et de Defacto ?
C’est une décision bienvenue, à la fois sur le plan de la décentralisation et de la gestion de La Défense. C’est courageux de la part du Premier ministre. Et je ne fais pas une affaire du maintien d’une opération d’intérêt national dans le mesure où l’opérateur sera décentralisé.
Ce que je ne voulais pas, c’est d’avoir l’Etat comme opérateur, qui ne consacre pas de moyens financiers à La Défense, dont les personnels sont instables et changeants, tout comme la stratégie d’organisation. Dès lors que ce sont les élus qui sont aux commandes, le fait que l’OIN soit maintenue n’est pas très grave.
Les collectivités locales vont sans doute être mises davantage à contribution, cela vous choque-t-il ?
La contribution des collectivités sera amenée à augmenter, mais en même temps, ce n’est pas anormal dans la mesure où ce sont les collectivités qui prendront les décisions. En ce qui concerne la collectivité départementale, je suis d’accord pour augmenter le montant de nos investissements. J’ajouterais que, alors que cela fait 25 ans que nous sommes dans cette situation de confusion, la décision de M. Valls est courageuse. Au sein du ministère des finances, au contraire, M. Macron ne bougeait pas d’une oreille sur ce dossier et faisait même de la résistance pour que le système déliquescent dans lequel nous sommes continue à survivre au prix d’une perte de dynamisme considérable.
L’Etat n’aura plus son mot à dire ?
L’Etat demeure au conseil d’administration par la présence du préfet. Il exerce le contrôle de légalité, donne son accord sur la nomination de la direction générale. L’Etat continue donc de jouer un rôle mais les décisions stratégiques, d’investissement sont entre les mains des collectivités. Ce qui est d’autant plus normal que si un jour La Défense s’effondrait, ce serait par manque d’investissement stratégique et ce serait les collectivités qui en seraient les premières victimes.